03 janvier 2008

Nouveau lieu de rendez-vous

Cher lecteur,

Vous vous en êtes probablement rendu compte, ce blog n'est plus actualisé depuis longtemps.
Vous pouvez désormais me retrouver sur www.vitole.com.

Amitiés & volutes,
Bonne année 2008,

Alban Cordier aka La Vitole Magique

03 février 2007

Le "ridicule safe"

Ingérence insoutenable ou excès de volonté de bien faire : le « ridicule safe ».

C’est un immense ras le bol ! Par simple décret s’impose à nous une interdiction qui modifie profondément la façon de vivre de millions de Français. Sans consultation préalable et sans passer par la voie parlementaire, nous sommes, nous amateurs de bons goûts, de bons temps, de bons moments entre amis passionnés, victimes d’un excès maladif de volonté de bien faire qui vise à protéger la vie en anéantissant le droit aux plaisirs (des fumeurs de cigares).

Et demain ? Interdiction de consommer plus de deux verres de vin au restaurant ? Probablement pas car la filière vinicole est organisée, structurée, mobilisée pour défendre ses droits et faire peser le poids de milliers d’emplois. C’est bien le problème du tabac en France puisque malheureusement il est considéré que peu d’emplois en dépendent directement (je n’oublie pas les débitants). Du coup, très peu de mobilisation organisée (exemple de amis italiens avec la fédération des clubs de fumeurs – CCA) et un texte qui passe très simplement, appuyé par DNF (association de défense du Droit des Non Fumeurs).

Une question : Quelle société veulent les politiques ? Une société sans passion, sans risque, parce que bien plus simple à contrôler et moins onéreuse à faire tourner ? C’est ça la société rêvée du XXIème siècle ? J’y vois là une motivation bien lâche qui fait fi d’un élément essentiel de bien être: le droit de choisir les agréments de notre vie privée. Fumer tue bien sûr, boire aussi … mais rien de plus tuant que l’ennui. La France n’est-elle pas déjà championne du monde de la consommation de Prozac ? Ca devrait faire réflechir.

Je veux croire que nous sommes allés beaucoup trop loin et que les initiateurs de ce projet sociétal discriminatoire et dangereux feront demi-tour par crainte que le ridicule ne les tue à leur tour.

Liberté, Egalité, Fraternité … et mon œil ?

Une possible et nécessaire évolution serait de vivre en bonne intelligence. Que DNF accorde aux fumeurs le droit de vivre tranquillement, de continuer à communiquer librement par voie de presse et par internet, de se rencontrer lors de dîners au restaurant, en échange de quoi nous pourrions, nous fumeurs, nous contraindre à respecter les choix des non fumeurs en s’enquérant systématiquement de leur tolérance au tabac.

De peur de ne pas être écouté, je propose quelques pistes qui nous mènerons un cran plus loin dans le « ridicule safe ». Ces idées sont libres de droit. Amis politiques piochez-y les idées que vous voulez. Limitation systématique de la vitesse sur les pistes de ski. Interdiction de consulter des sites pornographiques. Les voitures sans chauffeur. Interdiction des sports à haut risque : tennis (infarctus), natation (noyade), course d’orientation. Les avions sans passager. Les fers à repasser sans chaleur. Rendre le suicide illégal. Les apéritifs sans alcool. Les pâtisseries sans sucre. Les comptes en banque sans découvert.

Stop, c’est ridicule et insoutenable ! Amis fumeurs, amis politiques, faisons nous mutuellement confiance, réagissons et discutons pour trouver une alternative crédible et vivable pour tous. La France n’est pas un pays suiveur. La France a l’occasion ici de prouver que c’est un pays qui a la capacité d’innover et de proposer des solutions intelligentes pour sa société.

Merci.

29 janvier 2007

Crazy friends

I have friends how are completely crazy and here is a proof of a gift they made to me. I am very honoured to be "one of you" guys and I really hope to meet all of you soon or late.


While waiting for this friendly time, I will enjoy each of these fantastic sticks and post some comments on the most incredible cigars of this superb sample.


Thanks again,


Alban aka La Vitole Magique.


03 janvier 2007

Loi anti-tabac: qu'est-ce que ça change? Témoignages

Depuis le 1er janvier 2007, le nouveau volet de la loi anti-tabac est entré en application.

Pour faire bref, l'interdiction de fumer s'impose dans tous les lieux publics (lieux de travail, établissements scolaires, transports en commun, etc.). Pour les débits de boissons, tout comme pour les hôtels, les restaurants, les débits de tabac, les casinos, les cercles de jeux et les discothèques, l'interdiction entrera en vigueur le 1er janvier 2008.

Cette nouvelle loi est bien évidemment une entorse aux libertés fondamentales de mon point de vue, mais ce qui m'intéresse le plus c'est VOTRE VECU. Rapportez ici vos expériences avec cette nouvelle loi ... à la c.. pour voir un peu comment ça se passe au quotidien.

Amitiés & volutes,
LVM

04 décembre 2006

Voyage Cuba Novembre 2006: XIII Encuentro de amigos de la Casa del Habano Partagas

De retour de Cuba, j'ai participé à la XIII Encuentro de la Casa del Habano Partagas.

C'est la deuxième édition à laquelle je me rends (la XII fut la première) et peu de choses ont fondamentalement changé : on y rencontre toujours de bons copains, des passionnés de tous les horizons, dans un cadre tellement spécial (la Casa Partagas), avec toujours la même fièvre de partager de bonnes volutes, tout le temps.

On y va pas pour les cigares roulés pour l'occasion, bons mais pas franchement supers, on y va pour la fête, on y va pas pour une organisation irréprochable, on y va parce que chacun fait de son mieux et que c'est déjà pas mal. Bien sûr que la Campesina (excursion à la campagne) est à éviter et que l'idée du Club Habana était super. Bien sûr que le menu de la Cena aurait pu assurer un peu plus, mais c'est vrai aussi que ça dépendait des tables. On y va parce qu'on aime et pas pour se la jouer, ni pour faire son kéké au retour, non on y va pour le plaisir de vivre de bons moments à Cuba, La Habana ... et ça n'a pas de prix.

Hasta luego amigos de Partagas, à l'année prochaine ... pourvu que l'esprit demeure.

LVM.

06 novembre 2006

Edicion Regionale - Juan Lopez - Obus (Campana)

Généreusement offerte par ma civette préférée, je partais plein d'enthousiasme sur cette vitole.

Une remarque: j'ai ouvert au moins une vingtaine de cabinets différents et je peux dire que ce cigare n'est pas très soigné visuellement. Les capes sont généralement ternes, de couleur très claire, avec des tâches verdatres assez fréquentes.

Une fois un bel exemplaire en main (cape claro-maduro), je me sens d'attaque. Il est assez gourmand et trapu. Il offre un bon tirage, une petite ouverture suffit.

Allumage ... et dès le départ c'est une vraie déception.

Démarrage piquant et évolution inintéressante. Aucune finesse gustative, demeure agressif tout le long. S'il présente un gros volume de fumée, malheureusement celle-ci ne porte rien de bon.

Un seul exemplaire fumé, décevant pour ses arômes de mauvaise qualité. Je ne suis pas prêt d'y revenir prochainement.

Je le déconseille franchement et pense qu'il serait quand même intéressant de le regoûter dans quelques longs mois ... sans grande conviction néanmoins.

07/20 Peut être quelques sensations positives dans 6 mois?
LVM

29 octobre 2006

Edicion Regionale - Bolivar - Libertador (Sublimes)

Une des deux Edicion Regionale - Exclusivo Francia sortie mi octobre 2006.

Cape bien faite, colorado claro, lisse, un peu trop régulière pour être pleinement séduisante.
Remplissage homogène. Tirage facile.

Démarrage assez tranquille. Pas franchement impressionnant. Calme, frais sur des notes de noisette fraîche notamment et de terre souple.

Cendre assez fragile.

1er tiers : Evolution en douceur, fraîcheur persistante et végétale. Ca va pas mal, mais c’est pas bluffant. Assez facile d’accès. Se fume assez vite. La fumée est très souple. Une pointe torréfiée se fait ensuite ressentir et va crescendo sur la fin du tiers. C’est de mieux en mieux.

2ème tiers : La fraîcheur est soutenue et croquante. Du cèdre en bouche et du terreux. Palette bien cohérente avec le reste de la gamme Bolivar. Puissance légère. Persistance correcte. Fin de tiers sur des notes d’étable prononcées. La vitole s’enrichit considérablement.

3ème tiers : Demeure agréable et plutôt consistant sur le plan aromatique (c’est bien un Bolivar) mais le cigare a quand même tendance à se « fixer » sur le registre du 2ème tiers, peu d’évolution à ce niveau. Pas de montée en puissance à noter.

Conclusion : Cigare bien fait, peut être trop facile au démarrage. C’est « joli » et bon mais le cigare manque de puissance et de caractère. Se laisse fumer facilement, abordable pour tout les palais. Son point fort tient dans une bonne précision aromatique sur une fraîcheur générale plaisante qui disparaîtra sans doute avec le temps.

=> Bons arômes, puissance trop limitée. Linéaire sur le 3ème tiers. Une ER qui se déguste bien jeune, correcte et sympathique, aromatique mais qui pêche par son manque de puissance.

14/20
LVM

18 octobre 2006

Warning bis - Montecristo C (Corona Gorda)

Je viens à nouveau d'en fumer un d'un autre cabinet. Eh ben c'est pas du tout la même soupe. Ce specimen m'a offert un plaisir intense, une empreinte lourde sur une palette aromatique bien vive (cèdre, terre grasse, ...). Rien que du bon, du rassasiant, du viril, rien que du plaisir en fait. Je n'en tire aucune conclusion et vous souhaite bonne chance lors de votre prochaine pioche.

Par bonheur, les cigares ne répondent pas à des lois physiques bien établies et connues d'avance. Il y a de la surprise dans chaque dégustation, de l'imprévu, de l'inattendu ... et c'est tant mieux. Une seule évidence, un mauvais cigare n'a aucune chance de bien figurer après quelques mois ou années. Mais pour le reste, on ne sait jamais.

12 octobre 2006

News - Info : les Edicion Régionales France

Ca y est ! Les deux nouvelles vitoles promises au marché français pour cette année 2006 viennent enfin d'arriver en civette après une longue attente en douane.

Il s'agit:
- Libertador Bolivar (Sublimes), 16,50€
- Obus Juan Lopez (Campana), 9,50€

Il ne devrait pas y avoir de pénurie sur le marché, même si les Libertador ont, semble t'il, fait un gros démarrage en civette. Ils sont aujourd'hui disponibles en boîte de 25 mais un packaging de 10 est prévu au JO (pour quand? je ne sais pas) en ce qui concerne le Libertador.

Bonnes découvertes.

Amitiés & volutes.

06 octobre 2006

Por Larranaga Montecarlos - Un petit chouchou

Je viens de "rentrer" une belle boîte d'un petit cigare "totalamente a mano" qui vaut bien le détour.

Rustique il l'est en apparence, bien que sa cape aux couleurs chocolatées donne à saliver. De construction soignée (mon expérience porte sur 7/8 boîtes), il offre un bon plaisir et une certaine élégance en main. Notez le soin dans la classification des couleurs des capes apporté à cette boîte (merci Delphine de la Civette de Neuilly).

C'est donc un cigare que j'apprécie énormément pour ce qu'il est. Toujours prêt à donner dans un bon goût cubain, un tantinet rustique, mais toujours bienveillant et relativement subtil.

Un super rapport qualité/prix, très cubain, doté parfois de touches mielleuses de belle tenue. J'aime et je vous le recommande chaudement.

12 août 2006

"Effet du type de tabac ... chez le fumeur"

Protocole "Effet du type de tabac sur l'activité du cytochrome P450 1A2 chez le fumeur" au CIC du CHU Saint Antoine sous la direction du Professeur Christian Funk-Brentano.

Ayant participé à ce protocole il y a plusieurs années, j'ai reçu les résultats globaux (la version finale n'existe pas encore sous format papier). En bref il s'agissait d'étudier la nocivité comparée des tabacs consommés par des fumeurs de pipe/cigare et des fumeurs de cigarettes (les deux catégories sont également comparées avec des non fumeurs). Je souhaitais les partager avec vous.

Effects of type of smoking (pipe, cigars or cigarettes) on biological indices of tobacco exposure and toxicity.Funck-Brentano C, Raphael M, Lafontaine M, Arnould JP, Verstuyft C, Lebot M, Costagliola D, Roussel R.INSERM-AP-HP, Clinical Investigation Center, CIC-9304, Paris F-75012, France; Pierre et Marie Curie University, Department of Pharmacology, Paris F-75012, France; Assistance Publique-Hopitaux de Paris, Saint-Antoine Hospital, Division of Clinical Pharmacology, Paris F-75012, France.Although all forms of smoking are harmful, smoking pipes or cigars is associated with lower exposure to the lethal products of tobacco products and lower levels of morbidity and mortality than smoking cigarettes. Cytochrome P-450-1A (CYP1A) is a major pathway activating carcinogens from tobacco smoke. Our primary aim was to compare CYP1A2 activity in individuals smoking pipes or cigars only, cigarettes only and in non-smokers. We studied 30 smokers of pipes or cigars only, 28 smokers of cigarettes only, and 30 non-smokers male subjects matched for age. CYP1A2 activity was assessed as the caffeine metabolic ratio in plasma. One-day urine collection was used for determining exposure to products of tobacco metabolism. Nitrosamine and benzo[a]pyrene DNA adducts were measured in lymphocytes. CYP1A2 activity was greater (p<0.0001) p="0.0012)."

Source: http://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=retrieve&db=pubmed&list_uids=16884817&dopt=abstract

"Ce que l'étude apporte, c'est la démonstration d'une moindre exposition aux produits toxiques liés à la combustion du tabac chez les fumeurs de pipe/cigares et une explication indirecte des résultats des études épidémiologiques montrant que, en l'absence d'inhalation, les risques associés au tabagisme sous forme de pipe/cigares sont moindre que ceux associés au tabagisme sous forme de cigarette. Je rappelle que les risques de cancers de la sphère aéro-digestive supérieure (pharynx, larynx, langue, bouche, oesophage) sont absolument identiques quelques soient les habitudes d'inhalation. Il reste donc recommandé de s'arrêter de fumer, mais si on ne peut le faire, fumer sans inhaler, pipe ou cigare est une alternative médicalement acceptable, dès lors que le volume de consommation tabagique (le poids de tabac fumé) diminue par rapport à celui de la consommation de cigarette."

Rassurant mais pas limpide. Je vous tiens au courant dès qu'il y a du nouveau sur les résultats finaux de ce protocole.

11 août 2006

Acheter une cave à cigare - humidor

Je suis partisan de ne pas investir lourdement dans ce type de matériel au départ. S'il existe des produits superbement travaillés (Elie Bleu, artisans ébénistes dont les coordonnées figurent sur le net), la qualité de conservation n'est pas proportionnelle aux finitions esthétiques apportées sur une cave.

Quelques points doivent être validés avec le vendeur avant toute acquisition:
- bois utilisé pour le coffrage intérieur (choisir une essence neutre sur le plan olfactif comme le cèdre d'Espagne);
- soin apporté aux joints et au système de fermeture (préférez une cave dont les bords de la caisse sont visibles de quelques centimètre, afin que le couvercle vienne "coiffer" ce dernier);
- épaisseur des parois afin d'assurer un minimum d'étanchéité thermique (les cigares aiment les univers stables en matière d'hygrométrie et de température).

Fort de ces quelques acquis, il vous sera toujours possible de vous renseigner sur la taille et le nombre de système d'humidification (système à mousse oasis, dite mousse de fleuriste fait parfaitement l'affaire) et de prise de mesure de l'hygrométrie (un hygromètre digital est a priori plus fiable qu'un système à cheveux ou à aiguille).

Veillez enfin à placer votre humidor dans une pièce à l'abri de fortes variations de température et n'hésitez pas à ouvrir au moins une fois par semaine votre humidor pour faire circuler l'air.

Un plus consiste à changer de place assez régulièrement vos cigares dans l'humidor car les conditions de température/hygrométrie ne sont jamais homogènes dans ce type de cave.

Vous voilà armés pour bien débuter (une fois humidifiée, laissée votre cave à vide au moins 72 heures avant d'y placer des cigares, le bois des parois et des clayettes aura ainsi eu le temps de "boire" ce qui est permet une meilleure stabilité des conditions de votre cave).

Notez que pour la conservation de boîtes entières à faible coût, il est possible d'acheter des coffres en plastiques (souvent sur roulettes) dont vous tapisserez les paroies de feuilles de cèdre et au sein duquel vous pourrez mettre une cassette d'humidification (de type Coprova). Ce système utilisé par de nombreux amateurs marche parfaitement.

Les années aidant, vous aurez alors plaisir à vous offrir un bel humidor puis une armoire, une jarre ou pourquoi pas un "walking" humidor, i.e. une pièce dédiée à la conservation de vos cigares et dotée de son propre système d'humidification et de régulation de la température.

Amitiés & volutes,
LVM.

19 juillet 2006

Partagas - Série D N°4 - Petacas "pack 5x3"

Je viens d'acheter un "pack" de 5x3 Partagas Série D N°4 de décembre 2005, code FIM (H. Upmann - merci à Alejandre). L'emballage petacas (carton) quoique bien conçu est a priori peu engageant. Pourtant les cigares sont superbes à l'oeil et au toucher, i.e. ronds, sombres, capes grasses, parfum exaltant.

Il se pourrait bien que ces petits là soient bons ... à suivre.
Les avez vous déjà goutés dans ce conditionnement?

06 juillet 2006

English version of LVM's blog

Guys, I am working to propose you an english version of most subjects/topics treated in this website. See in the "comments" part under each topic to find a translation.

Regards,
Alban

Warning - Montecristo C

Je viens d'en fumer un ce jour et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a perdu son panache. Il est certes fondu, doucereux (sucre roux) mais je trouve qu'il a perdu son bel équilibre et son caractère sombre qui faisait de ce corona gorda une bête de course. Une bonne gourmandise bien loin de sa jeunesse brillante.

Solution(s) : On peut miser dessus pour le très long terme en se disant que sa liga de grande qualité offrira quelque chose de très subtile dans 7-10 ans, sinon à fumer maintenant en se disant qu'il n'est plus celui qui me plaisait tant. Je garde pour ma part.

Add-on du 18/10/06:
Je viens à nouveau d'en fumer un d'un autre cabinet. Eh ben c'est pas du tout la même soupe. Ce specimen m'a offert un plaisir intense, une empreinte lourde sur une palette aromatique bien vive (cèdre, terre grasse, ...). Rien que du bon, du rassasiant, du viril, rien que du plaisir en fait. Je n'en tire aucune conclusion et vous souhaite bonne chance lors de votre prochaine pioche.

04 juillet 2006

Insolite - Flor de Copan (Honduras) - Short Robusto

Le petit de Flor de Copan, le Short Robusto, m'a été présenté par Altadis (distributeur) lors de la séance de Bullit et je trouve que la forme très originale de son tube (minuscule) qui ressemble à une grosse balle va bien avec ce film (cf. photo).

Aspect: Cape claire/dorée et bien tendue, remplissage homogène et souple, tirage impeccable. Une bonne petite douille.

A cru: odeur de foin, tirage bon (pas trop ventilé), notes d'épices (poivre blanc) et végétales.

Dégustation: Au niveau de la dégustation, pas la peine de parler de tiers. Ce "Hecho a mano" démarre assez franchement ... normal vu le module mais suprenant pour du Flor de Copan. La fumée est blanche et très volumineuse. Il a nettement plus de tempérament que le Piramide de la même marque. D'abord une sensation astringente, portée par des notes herbeuses tandis qu'on retrouve le poivre blanc. Il évolue ensuite sur des notes de tabac blond. L'atringeance se perd, il a même tendance à s'arrondir un peu. La fumée est piquante au nez. Final à dominante végétale (et boisée) qui manque de finesse aromatique. Persistance moyenne, assez rassasiant malgré sa petite taille. Il convient de le fumer lentement pour ne pas le faire chauffer.

Pas désagréable, à acheter (5€) parce que le tube est sympa, pour le reste il faut aimer ce type de terroir et la dominante herbeuse qu'il propose. Moi ça ne me plaît pas. Son point fort est son tempérament assez "punchy" qui m'a surpris agréablement. Attention, cendre très friable (on en met partout) et fumée très volumineuse qui peut facilement saturé un espace fermé.

Amitiés & volutes,
Alban

29 juin 2006

Commentaires

N'hésitez pas à laisser vos commentaires si tel ou tel article vous inspire une quelconque réaction.
Merci.

Amitiés & volutes,
Alban LVM

Bolivar - Churchill Tubos

Bolivar - Churchill Tubos (2001 - Arrêt de production en 2002)

Mes exploits en golf (putting Ad Vitole) m'ont permis de découvrir ce beau Bolivar. Merci.

Aspect : Cape grasse colorado tendance "verde" d'aspect moyennement élégante logée dans un tubos que j'aime beaucoup (logo Bolivar rosé, ce n'est pas une erreur d'encre). Remplissage homogène, bien rempli.

Nez : Discret, foin.

Cru : Foin et légère poussière, tirage cubain (bon mais pas trop ventilé).

Démarrage : Très suave, rond pour cette vitole de 5 ans. Arômes boisés, légèrement terreux. C'est bon, agréable.

1er Tiers : Les épices arrivent rapidement et devient vite "anguleux" / précis aromatiquement. Le poivre rouge est très net. La cape livre son gras sous l'effet de la chaleur. Belles notes terreuses qui accompagnent le poivre rouge (qui rappelle la couleur du bouchon). Très bonne persistance aromatique. Bel univers gustatif très cohérent. La puissance est modérée.

2ème Tiers : Très suave, assez "calme" mais élégant. Un boisé léger sur des épices à peine perceptibles. Puis le boisé devient empyreumatique (braise). Quelques touches de fougère. La fumée est toujours agréablement suave, sucrée, doucereuse. Toujours aussi cohérent, pas brutal mais séduisant.

3ème Tiers : Reprend de l'intensité aromatique qui va crescendo pour le plaisir du palais pour finalement porter un corsé marqué sur des notes de fougère. Final un peu concentré.

Belle présentation en tube, bonne prestation en bouche pour ce cigare cohérent, bien construit, qui développe principalement des notes poivrées, boisées, terreuses et de fougère sur le final porté par un corsé plaisant. Du bon cubain, un vrai Bolivar qui marque plus par sa finesse aromatique que par sa puissance que certains jugeront trop modérée (j'en fait partie).

15/20 pour la cohérence, la palette et la justesse des arômes.

Amitiés & volutes,
Alban - LVM

17 juin 2006

Cohiba - Sublimes EL2004

Cohiba Sublimes EL2004 (Sublimes).

Aspect: beau et massif, bien construit, très plein et homogène. Cape maduro, soyeuse/sableuse. Beaux reflets. Un beau cigare qui donne envie de l'allumer.

Nez: animal et feuille d'automne.

Cru: même sensation, tirage "cubain".

Démarrage: suave, mature, élégant. Son univers est sombre, bien qu'un peu timide encore.

1er tiers: Boisé gras, fumée volumineuse, aérienne, sucrée au nez. La vitole s'intensifie rapidement et prend un gros "volume aromatique": boisé (cèdre) + épice légère mais persistante, le tout dans l'univers sombre déjà évoqué (type Piramide Hoyo, Montecristo C). Puissance modérée. Le réglisse (fréquent chez Cohiba) se fait très présent.

2ème tiers: Evolution marquée, acidulée. La puissance se fait sourde. Aromatiquement, il évolue sur de l'amande et de l'herbe fraîche. Pour autant, le couple arôme/puissance perd de sa qualité, i.e. perte d'intensité aromatique.

3ème tiers: Rond et presque fondu. Notes de terre grasse, arabica. Le final est proche du San Cristobal de la Habana - Muralla ... en moins rassasiant. Assez frais. A noter que la cape libère "son gras" sous l'effet de la chaleur.

+: Séduisant à l'oeil, excellente construction, 1er tiers somptueux et prometteur (gros volume aromatique). Univers sombre, marque des bons cigares.
-: Petite baisse de régime au 2ème tiers (moindre intensité). Puissance modérée.

A laisser vieillir peut être encore quelques semestres mais je ne sais pas s'il gagnera beaucoup (déjà rond et manque de volume aromatique).

17/20 pour le 1er tiers
15/20 pour l'ensemble

Amitiés & volutes,
Alban LVM

26 mai 2006

Dégustation du nouveau San Cristobal de la Habana - le Muralla

San Critobal de la Habana - Muralla (Rodolfo)

Le Muralla de San Cristobal est un "Piramide Plus" (Rodolfo) de belle facture, plutôt gourmand et bien construit. Une exclusivité des Casa del Habano (double bague pour le rappeler), on en trouve pourtant dans plusieurs civettes parisiennes.

Beau corps très rempli drapé dans une cape sombre et soyeuse.
Nez riche (écurie, atelier de sellier).
A cru: cèpe séché et crémeux.

1er tiers: Démarrage très maîtrisé, élégant, terre grasse et odeur délicieusement sucrée au nez, gourmande. Evolution vers des notes boisées nobles. Fumée riche et nourrissante. Le boisé s'intensifie progressivement porté par des touches de poivre gris. En fin de tiers, il se rafraîchit (boisé jeune). Rassasiant dès le 1er tiers, la puissance est sournoise. Très bonne longueur en bouche.

2ème tiers: Plus subtile et complexe. Le boisé (registre dominant) est fondu avec des notes de fleur séchée (violette). Bonne construction, cendre compacte. Longueur en bouche soutenue.

3ème tiers: Il s'assagit un peu et la puissance sourde peut surprendre. Rassasiant. Il se ressaisit sur le final.

Un très beau cigare, bien fait, qui ne souffre pas beaucoup de défauts. Très "goutu" et rassasiant, c'est tout bon. Peut être que le 3ème tiers gagnera en intensité avec le temps. Mérite de reposer un peu, mais s'apprécie déjà bien à ce stade.

16-17/20

Amitiés & volutes,
Alban LVM

14 décembre 2005

Vintage - Davidoff - Château Margaux - CR dégustation

Je viens de fumer l'une de ces merveilles.

D'après Min Ron, la série des Châteaux est la plus aromatique et puissante de la gamme des Davidoffs cubains.

Château Margaux - 129 mm / cepo 42 (Parejo) - Cabinet de 50 fin années 80

Apparence fragile pour cette vitole qui a traversé le temps.
Odeur très légère de la cape et du pied.
Remplissage ferme. Tirage parfait.

A cru : paille sèche avec une pointe de douceur.
Odeur de la fumée : sublime, gourmande.

1er Tiers : Floral (fleur séchée) + réglisse en bâton marqué. Les arômes sont très précis, la vitole est hyper aromatique. Cette vitole, en l'état, ne devrait pas plaire à tout les fumeurs, tant son univers est particulier. Le réglisse s'intensifie, la bouche s'empâte un peu. A ce stade, peu de puissance, beaucoup de persistance. La cendre, couleur gris souris, tient très bien. La combustion est parfaite.

2ème Tiers : Plus subtile. Le réglisse se mêle avec un boisé très élégant. La douceur/rondeur est appréciable. Le cigare cache parfaitement son âge, il est très vif. Il se corse davantage à la fin du 2ème tiers.

3ème Tiers : Un goût de lierre prononcé marque le palais. Beaucoup de vivacité. Moi qui m'attendait à un cigare tendre. Le poivre (vert) fait son entrée. Ce final me surprend. La boucle est bouclée, car le cigare revient sur les arômes qui ont marqué le 1er Tiers, i.e. note florale intense très plaisante puisqu'elle est atténuée par "le goût du temps". Quel 3ème Tiers! Superbe final tourbé d'une étonnante subtilité.

Pas la peine de faire un dessin, ce cigare me plaît énormément. Il n'est toutefois pas à mettre entre toutes les mains. Une légère baisse de rythme au 2ème Tiers, c'est sa seule faiblesse. Pour autant, il s'agit d'un cigare surprenant par sa vivacité, sa précision aromatique et ses excellentes capacités de garde. Une question, "à quel âge se calmera-t'il?". Le plus tard possible j'espère.

Hors catégorie.

PS : un grand merci à la bonne âme qui me les a fait connaître. ; )

Amitiés & volutes,
Alban LVM

07 décembre 2005

Vintage - Davidoff - Château Margaux - Photos

Dernière acquisition "spéciale", en attente de les goûter ...













PS : Je n'ai pas l'âme d'un collectionneur, mais ces cigares me semblaient tellement appétissants. J'ai craqué.

25 novembre 2005

Voyage : Cuba Novembre 2005

Je n'ai pas le temps de faire quelque chose de bien long, mais je viens vous raconter quelques petites choses sur ce dernier voyage à Cuba (mon deuxième seuleument). Un superbe séjour qui m'a beaucoup marqué.

- Chaque jour qui passe est du bonheur à Cuba. D'une part par ce que tout s'y passe superbement (la Havane est sublime, le temps est merveilleux, les personnes y sont chaleureuses, etc.). D'autre part, les cigares s'y sentent tellement bien. Pas besoin de les abriter, ils s'éclatent à l'air libre (c. 70% d'humidité ambiante) et chaud (c. 20-30°C). Du coup, les capes sont grasses, et les cigares donnent presque tous envie d'être fumés. Une photo est mieux qu'un discours pour expliquer des choses si "spéciales" :














C'est le petit tas de cigares que j'avais dans ma chambre et qui changeait de profile chaque jour. Un régal que d'avoir un tel trésor sous les yeux .. au couché ... au réveil.

Des cigares gentillement donnés (merci), échangés, gagnés (jeux de la Casa), ... qui chaque jour partaient en fumée. Un peu de rhum pour les accompagner.

- Le jour de mon anniversaire, quel surprise de tomber sur le camion d'approvisionnement d'Habanos. Ca laisse forcément rêveur :














- J'ai découvert une pratique que j'ignorais jusqu'à présent. Je m'explique, je savais que les boîtes étaient parfois inspectées pour s'assurer de l'abscence de lasioderme, mais je n'avais encore jamais vu la trace de cette opération sur les boîtes/cabinets, comme le montre la photo suivante :


















- Ce voyage a aussi été l'occasion de belles rencontres avec des personnes du monde entier. Je les remercie.

Quelques photos de cette ville fabuleuse, la Havane :

14 octobre 2005

Cigare à Paris - La vie des Clubs (Private Joke)

Le monde du cigare parisien, passionnant et impitoyable à la fois :
http://www.grapheine.com/bombaytv/play.php?id=55191

« Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. »

30 septembre 2005

Info pratique : Voyage à Cuba / Travel to Cuba

Pour votre information, les deux sites internet qui offrent les meilleurs tarifs sur les vols secs pour Cuba - La Havane, sont :

1) Nouvelles Frontières (voir le bandeau en haut à droite du blog pour un accès direct)
2) Osoleil (bons tarifs mais soyez vigilents sur les "à côtés" qui remontent le prix final)

C'est un ami qui a à son compteur plus de 40 voyages (44 !) à Cuba qui m'a fait part de son expérience ... elle vaut d'être partagée.

22 septembre 2005

Partagas - X Aniversario de La Casa del Habano

Partagas - X Aniversario de La Casa del Habano (Corona Grandes)

Une cape sableuse d'un beau maduro profond qui porte une bague discrète, élégante et exclusive.

La vitole est ferme et bien rempli. Le nez est sombre, animal (soutenu). Le tirage est cubain et porte des notes de pain d'épices et de gibier.

Démarrage sur du cacao amer et de cuir avec une légère pointe d'acidité. Le cigare est très tonique. Il persiste tout le premier tiers sur ces notes raffinées. Le corsé de cette vitole est d'une rare élégance. Ensuite, l'amande fraîche et un goût d'arabica viennent parfaire la palette. La longueur en bouche est excellente durant toute la dégustation. Il finit par des notes plus corsées de fougère et de cèdre. La fin est assez rustique et très corsée.

La cendre blanche est belle et contraste bien avec la couleur de la cape. La construction est parfaite, le corps ne chauffe à aucun moment. Rassasiant.

Un très bon cigare, exclusif, très soigné gustativement et dans sa construction. Bravo à la Partagas.

Merci pour ce beau cadeau ... et au plaisir de déguster les XII Aniversario prochainement.

Amitiés & volutes,
Alban LVM

15 septembre 2005

Les Vitoles Magiques - Must be smoked - Partagas Salomon

Partagas Salomon

Une vitole d'une extrême rareté.

Remplissage homogène, dense. Cape d'une belle intensité maduro avec des reflets envoûtants. Au toucher, soyeux. C'est une pièce sublime.

En l'allumant, il faut très peu de temps pour se rendre compte qu'il s'agit d'un cigare d'une redoutable complexité. Suave et bien rond quelques secondes (notes torréfiées), il se livre très rapidement sur un terrain plus exigeant. Les touches poivrées effacent progressivement les premières impressions décrites. La complexité aromatique est bluffante, les arômes de cuir, terre grasse sont étourdissants. Viennent ensuite des impressions boisées, d'abord d'écorce d'un beau cèdre puis ensuite franchement de son cœur.

Cette vitole a une empreinte très marquée, profonde, sombre. Rassasiant il l'est également vraiment. Une pièce exigeante, complexe à souhait, disposant de beaucoup de matière aromatique et d'énormément de corps. Seul bémol, la cendre est friable, ça surprend. Une bête de combat qui ne se laisse pas dompter mais qui saura vous amadouer sournoisement. Merveilleux sans fausse pudeur !!! Le génie est bien cubain.

Hors catégorie

PS : La dégustation a été faite sur une vitole roulée depuis une semaine.

Amitiés & volutes,
Alban LVM

02 septembre 2005

Les Vitoles Magiques - Must be smoked - Saint Luis Rey Petit Coronas

Saint Luis Rey – Petit Corona (Cabinet 50)

Un superbe petit bout de cigare que ce mareva. En cabinet de 50 il offre un plaisir difficile à dissimuler.

La qualité est irréprochable, les capes sont merveilleusement grasses et d'un beau maduro, bien tendues.

Question arômes ils évoluent en deux temps. D'abord suaves sur des goûts ronds de type terreux et fèves de cacao chauffées, ils montent ensuite en puissance (bien que l'attaque soit de mon point de vue honnête) sur des touches bien grasses de cuir et de musc.

La puissance est soutenue et la longueur en bouche déroutante.La fumée est dense et aérienne, la construction irréprochable (jamais eu ou entendu parlé de souci de construction).

Sublime, riche en saveurs et corpulent malgré le gabarit, cette vitole donne du très bon plaisir pendant environ ¾ d’heure (prenez un peu plus de temps si possible). Rassasiant et tellement cubain ! Il s’agit d’une délicieuse alternative au Petit Coronas de Por Larranaga.

16.5/20

PS : Une superbe capacité au vieillissement (je dispose encore d’un cabinet de 1998, parfait)

Code de Fabrique : BM OASU (Romeo y Julieta - Juin 1998)

Amitiés & volutes,
Alban LVM

08 août 2005

Les Vitoles Magiques - Must be smoked - Ramon Allones 8-9-8 boîte vernie

Ramon Allones - 8-9-8 boîte vernie (Dalias)

Le 8-9-8 en boîte vernie … tout un programme !!! ... à condition de ne pas tomber sur une série trop serrée qui a vite fait de vous faire perdre l’envie. Il s'agit d'une pièce de dégustation rare (production arrêtée) qui nécessite un maximum de concentration.

La cape est bien grasse. Elle est belle cette vitole malgré parfois quelques tâches discrètes. Le nez est délicieux, il est doux et très légèrement braisé.

Décapitation. A cru les notes de foin sont présentes et tendent à s’accompagner de goûts sucrés … serait-ce du chocolat ? Cette vitole est très savoureuse, la salive abonde et le charme opère facilement.

Allumage réussi, le tirage est d’entrée aisé, voire très facile, la prise est belle. La fumée, dense et voluptueuse. Les premières bouffées assurent une bonne mise en bouche, la salive et la fumée se lient amoureusement. La douceur est au rendez-vous et souligne de très légères notes épicées qui montent vite en puissance. Le 1er tiers offre malgré tout une puissance nuancée, sans aucune agressivité. La complexité est réelle et rappelle que l'on est en présence d’une grande vitole digne de son terroir. Apparitions rapides d’herbes séchées et d’écorce fraîche. Le nez est alors rond, très doux … presque faible. Par bonheur, aucune âpreté n’est à déplorer. La persistance aromatique est excellente. A l’approche du 2ème tiers, l’écorce est encore bien présente mais ce qui frappe le plus les papilles, c’est l’arrivée du poivre vert. La cavalerie est lâchée dans un champs de poivriers et soulève sur son passage un léger nuage de terre rouge. La montée en puissance est franche, le cavalier sollicite franchement le collier de la bête. Le palais s’aménage et la langue retient bien les notes d’épices. Par contre la fumée perd un petit peu en densité et la bouche peut avoir tendance à s’assècher. C’est sans compter sur les notes de pain grillé qui arrivent en bouche et relancent les mandibules, la salive abonde alors littéralement. Le fumeur eprouve alors un sentiment de bonheur tout en profitant d’un tirage parfait. Au 3ème tiers, la puissance s’accélère. Un bon cru de café corsé peut alors être un compagnon merveilleux. Le mariage est heureux et vient à point. La fumée en profite pour se densifier. Quelle "suaveur" (suave + saveur = suaveur). Les notes d’épices s’effacent progressivement et le pain grillé se révèle. Rassasiant! Pourtant, une curiosité maintient l'appétit du fumeur … une touche d’amande amer à peine grillée. C'est tellement bon et donne encore une touche de complexité supplémentaire à cette vitole.

Une bien belle expérience s’achève. Sentiment général : Une cape de grande qualité sur une poupée de bonne facture. Cette vitole est omniprésente grâce à une complexité intéressante. Il faut de l’adresse pour l’apprécier et surtout une bonne phase de concentration. Je me plaindrais peut être d’un léger manque d’homogénéité dans la montée en puissance, quoique rien de heurtant tout de même. Enfin la fumée est dans l’ensemble dense et très vivace. J’aime beaucoup cette vitole profonde et exigeante à la fois.

18/20

Amitiés & volutes,
Alban LVM

06 août 2005

Les Vitoles Magiques - Must be smoked - H. Upmann Sir Winston

H. Upmann - Sir Winston (Churchill)

Que ceux qui n'apprécient guère les descriptifs dithyrambiques passent leur chemin car là je me suis fait scotché par un cig' ... et la seule solution pour en revenir que j'ai trouvé, c'est d'en parler (sorte de psychothérapie très efficace) : H. Upmann - Sir Winston.

Je suis calé confortablement dans ma méridienne, limite vautré , plusieurs thés sur la table dont un Pu-ehr. Ma cave est ouverte devant moi, elle baille suffisamment pour que je lui extorque un Sir Winston de ses entrailles carnassières. Bien rangés sur la clayette supérieure, « mes » Sir Winston ont conservés toute leur rondeur et c'est tant mieux. Conscient que j’ai à faire à un grand Monsieur, je me suis fait très plaisir sur le Sir Winston, mes sens en éveil.

Somptueux de visu : un corps athlétique bien élancé et viril, vêtu d’une cape maduro-colorado dépourvue de nervures. Délicat de "tactu" : cape grasse et soyeuse - palper sans faille, poupée généreuse --> Sir Winston promet monts et merveilles pour les 2h00 qui suivent.

Je décapite et à cru la complexité aromatique est évidente … mon palais n’a qu’à bien se tenir s’il veut pouvoir jouer les finauds et ressortir vainqueur de cette dégustation - allumage impec' ... c’est parti!!! D’emblée le Monsieur se révèle riche, envoûtant, profond et joyeux. L’équilibre semble parfait. La puissance est délicate (on est sur un churchill), parfaitement dosée. Ce Monsieur cigare offre une aisance qui m'accommode et m'invite à fouler les terres de son terroir qu’il défend si bien.
Tout ce qui fait un grand havane se trouve, par bonheur, ici réunit : finesse des arômes, ronde des saveurs, complexité enivrante, puissance maîtrisée mais robuste (sournoise même), final enchanteur, longueur en bouche délectable.
Les arômes évoluent depuis des notes de bois exotiques (ébène et acacia), sur du cuir et des notes plus chaudes de grillé (léger), de fèves de café et pour finir sur du poivre blanc, du lierre et d'autres saveurs herbacées. Je sais que je n’ai pas su distinguer tous les arômes, car je me suis laissé piéger par l’aisance déconcertante que cette vitole s’est octroyée alors qu'elle déployait ses atours.
La construction est parfaite et ne souffre aucun défaut. Pas besoin de briquet après l'allumage. Tout au plus ai-je rééquilibré la corolle à une ou deux reprises ... question d'esthétique!!! Un comble.

A mon goût si cette vitole n’incarne pas à elle seule l’apothéose du havane, elle fait partie de la « belle et grande équipe ». Production limitée, la qualité est a priori certaine et le bonheur d’en posséder quelques pièces aussi. Je me suis laissé dire que la composition de sa tripe exige les meilleurs crus et un soin minutieux, réservé aux meilleurs rouleurs. Dommage qu’il manque parfois d'un tout petit peu de précision aromatique (ça fait mieux si j’ai quelque chose à lui reprocher) et que sa fumée imprègne si facilement tout ce qu’elle caresse.
Un grand cru classé, un cigare de très grande race, mature, jubilatoire et étourdissant, plaisant et déconcertant. Mais cette vitole est comme un directeur de grande école, un prêtre cistercien qui, s’il ne prêche pas la soumission au Divin, exige toute l’attention et le sérieux de celui qui le déguste. Pas question de se laissé distraire. Aussi, comme toute les grandes vitoles il est une règle à suivre à la lettre (bien que je méprise les donneurs d’ordres en matière d’épicurisme) : veillez à ne pas l'allumez sans vous être assuré de disposer du temps, du calme et de la tranquillité qu'elle réclame.

Un vrai régal à cent balles (17 euros) !!!
Une subtile pièce qui a bien peu d'égaux mais se trouve facilement.

19/20

Amitiés & volutes,
Alban LVM

01 juillet 2005

Les Vitoles Magiques - Must be smoked - Partagas Lonsdale

Partagas - Lonsdale (Cervantes)

Un lonsdale exceptionnel ! Tellement à part dans la gamme Partagas.

Il est élégant lui aussi bien qu'il ait l'air un peu fragile. Son grain est souple au touché. Emouvant.

Une finesse aromatique époustouflante et du charme à revendre. Tout en élégance, de la plénitude dans les arômes. Beaucoup de maturité également. Complexité aromatique rare.

En bouche, l'attaque offre un fondu jubilatoire mais le corsé est très appréciable à partir du second tiers. Les arômes sont tendus, précis. La rétro-olfaction prend ici tout son sens. Pelle mêle, il délivre des notes euphorisantes de cuir, terre grasse, menthe, cacao.

En cabinet de 50, un must toute vitoles confondues ... subtile, élégante, corsée sur le final.
Un cigare magistral pour amateur d'authentique dégustation (concentration nécessaire). Son point faible, la puissance encore que ce n'est pas son registre. Nul n'est donc besoin de le pardonner. Tout de même rassasiant et doté d'une délicieuse longueur en bouche. Une pièce exceptionnelle, un summum de la production cubaine.

Parfait mais trop rare.

19/20

Amitiés & volutes,
Alban LVM

24 juin 2005

Les Vitoles Magiques - Must be smoked - Partagas SC1

Partagas Série du Connaisseur N°1 (Panatella)

Une merveille sous tout rapport. Un cigare élégant, terriblement beau dans sa cape chocolat sombre (colorado maduro). Difficile de lui résister.

Il offre un festival d'arômes (pour mémoire il est roulé avec les meilleurs tabacs de la Vuelta Abajo), d'une précision stupéfiante et beaucoup de corps. Les arômes sont principalement cuir, terre humide, café. Un délice.

Sa longueur en bouche très marquée vous le rappelera de nombreuses heures après la dégustation. Rassasiant.

Une bombe à déguster absolument dotée d'un fort caractère.
La quasi perfection en matière de havane.

18/20

Amitiés & volutes,
Alban LVM

08 juin 2005

Habanos, de Jean-Michel Haedrich

Voici en avant première le dernier livre intitulé "Habanos" écrit par mon ami Jean-Michel Haedrich qui sortira (Fnac, Virgin, librairies et quelques civettes dont la Civette de Neuilly et le Lotus) le lundi 13 juin 2005 au prix de 24,90 euros.

Un livre intelligent, conçu par un auteur qui est un Grand amateur et connaisseur de havanes. Le concept fort de cet ouvrage repose sur la présentation exhaustive des vitoles répertoriées dans le catalogue Habanos, ces dernières étant référencées par Cepo, "pour faciliter le choix [...] des habanos qui deviendront vos favoris [...] du plus court au plus long, du plus mince au plus gros, pour mieux satisfaire la curiosité et le goût de tout amateur de cigare". Chaque vitole est accompagnée d'un commentaire succint mais judicieux et pertinent sur chaque cigare afin d'en connaître "l'essentiel a priori" (commentaire "à la cubaine", i.e. n'y cherchez pas de référence à des notes de poivre rouge-orangé cultivé dans la région de Sarawak, Malaisie).

Notez que le Partagas Série P2, le San Cristobal Muralla (Rodolfo inédit), le HdM Petit Robusto, ..., tous y sont. Les EL répertoriés depuis 2001 ne sont pas oubliées non plus.

Un beau livre carré (27x27), intéressant à consulter, qui traite de notre passion un peu dans la lignée du Min Ron Nee.


A consulter d'urgence pour le plaisir d'apprendre et de "lire" autrement la gamme des Habanos.

21 mai 2005

H. Upmann - Magnum 50 EL2005

Un (très) bon cigare, le Magnum 50 (EL 2005).

Une personnalité intéressante, à dominante boisée. A l'amorce du deuxième tiers, les arômes se "tendent", i.e. deviennent plus expressif et gagnent en intensité. J'ai noté une touche un peu cuivrée même à ce moment. Ce phénomène s'estompe sur le dernier tiers.

Subtile et élégante, la puissance est modérée (c'est un H. Upmann). Aucun défaut de jeunesse.
Je suis content de l'avoir découvert, ça c'est sûr. Merci encore.

14-15/20

Amitiés & volutes,
Alban LVM

11 avril 2005

Partagas - Série P N°2

Partagas Série P N°2 - Samedi 9 avril 2005

Cru : Miel - Pain d'épices => Gourmand
1er tiers : Aucune amertume. Elégant, gourmand. Végétal léger. Boisé noble. Pas d'épice. Fumée très odoréfiante et aérienne. Après une dixaine de bouffées, le cigare qui était jusque là un peu timide, se lâche et développe alors un bon corsé. Devient aussi franchement terreux.
2ème tiers : Attention, les arômes se tendent un peu. Assez proche du Piramide HdM, i.e. sombre quoique plus timide. Terre grasse en bouche.
3ème tiers : Amande fraîche tenace. Encore un peu jeune.

Un cigare très bien fait, intéressant aromatiquement. Manque un peu de puissance. Belle longueur en bouche. Un bon Partagas.

14-15/20

Merci encore à son généreux donateur.

Amitiés & volutes,
Alban LVM

14 mars 2005

Commentaires - Tableaux

A la demande de JPH, j'ai glissé quelques commentaires sous chaque tableau.

02 février 2005

Reflexions sur le bienfait du vieillissement du cigare

Il y a une quête après laquelle courent beaucoup d'aficionados : fumer de vieilles vitoles.

Quelques points sur les avantages ... et les inconvénients du vieillissement :

1. Un cigare "vintage", i.e. de plus de 4-5 ans d'âge est par définition un plaisir pour celui qui le possède. En effet, un "vintage" est une rareté. Cette idée est particulièrement vraie en France où les civetiers ont l'interdiction de vendre à des tarifs différents une même vitole qui leur a été vendue par un même distributeur (Coprova dans la plupart des cas). De ce fait, et puisque les stocks ont un coût d'immobilisation, les civetiers n'ont aucun intérêt à faire vieillir leurs stocks (d'autant plus que leurs marges sont faibles). A ce titre chaque amateur est fier de posséder du "vintage" dans sa cave et aime les réserver pour les bons moments.

2. Sur le plan gustatif, un cigare "vintage" apporte en général des bénéfices évidents. Les arômes se fondent. Ils deviennent moins distinctifs mais portent une rondeur incomparable. Les cigares ont alors ce que j'appelle "le goût du temps", un goût typique que l'on recherche volontiers lorsqu'on l'aime. Une période de 5 ans est une bonne moyenne d'âge a priori pour un cigare mais il est préférable (lorsque vous disposez de boîtes) de goûter à intervalle régulier (tous les 6 mois) une vitole pour se faire votre propre idée. Vous ne serez ainsi pas déçus de tomber sur un cigare "passé".

Mon expérience m'amène à dire que la majorité des cigares cubains vieillissent bien et que certains en particulier (cigares complexes et rassasiants) réagissent parfaitement à l'effet du vieillissement :

a. Les cigares très aromatiques :
- La gamme Davidoff produite à Cuba
- La gamme Dunhill produite à Cuba (même remarque)
- Le Bolivar Inmensas
- Le Trinidad Fundadores
- Le Saint Luis Rey Regios (très bonne aptitude pour ce cigare "commun" lorsque jeune)

b. Les cigares complexes et puissants :
- Bolivar Belicosos Finos
- Bolivar Petit Corona
- Montecristo Especial
- Montecristo A
- Partagas Lusitanias
- Partagas Série du Connaisseur 1,2 et 3
- Partagas de Luxe
- Partagas Coronas
- Partagas Série D N°3
- Por Larranaga Petit Corona
- Punch Monarchas
- RyJ Exhibicion N°4
- RyJ Prince of Walles
- RyJ Cazadores
- RyJ Belicosos
- RyJ Robustos
- Saint Luis Rey Série A
- Saint Luis Rey Coronas
- Saint Luis Rey Petit Coronas
- H. Upmann N°2
- H. Upmann Sir Winston

... liste non exhautive sujette à évoluer (merci W)

3. Sur un plan chimique, en vieillissant, les cigares poursuivent leur processus de maturation. L'effet le plus notable est la perte d'amoniaque des feuilles de tabac (les feuilles sont stockées dans une pièce spéciale pour que l'amoniaque s'évapore, si le cycle est trop court le processus n'est pas finalisé et le cigare porte alors des arômes très désagréable). Aussi, si vous tombez sur un goût prononcé d'amoniaque, vous aurez tout intérêt à laisser reposer vos vitoles issues de la même boîte. En retestant vos cigares plusieurs mois plus tard, vous devriez être agréablement surpris. La palette aromatique ne sera alors plus parasitée. L'autre effet du vieillissement est l'apauvrissement du taux de nicotine dans les feuilles.

4. Attention toutefois à ne pas faire l'amalgame suivant : vieillissement = bienfait. Tout dépend de facteurs multiples et tous essentiels :
- Qualité initiale du cigare : un mauvais cigare reste dans le temps mauvais notament si la qualité de son tabac est de piètre qualité. Pourtant le plaisir peut être évident même sur un Gispert Habanero N°2 Cubatabacco, mais cela ne s'explique pas. Certains avancent que les plants de tabac utilisés de nos jours (criolo 98 et 2000) sont moins aptes à produire des cigares de garde que ceux de la période Cubatabacco. En effet, les nouveaux plants (développés à Cuba) ont une résistance aux maladies qui est accrue, leurs qualités aromatiques semblent moindres. Le processus de fabrication du cigare influence également beaucoup son aptitude à bien vieillir. Aujourd'hui, les processus sont raccourcis et rares sont les feuilles de tabac qui ont 3 ans avant d'être roulées (seules les EL et les Cohiba en bénéficieraient encore).
- Qualité de la conservation : pour donner toutes ses chances de bien vieillir à un cigare , il est primordial de le conserver dans un environnement stable (hygrométrie et température) et si possible à un degré d'humidité plus faible que celui des humidors, i.e. 68-70°C dans lesquels reposent les vitoles prêtent à être consommées.

5. Notez que de nombreux cigares sont appréciables jeunes également. Leur côté bourru, hyper expressif séduit les amateurs. Un Exhibicion N°4, s'il vieillit bien, apporte lorsqu'il est jeune des notes florales et herbacées qui s'estompent dans le temps. Pourtant il n'est pas meilleur par la suite. Il s'exprime différement, c'est tout.

6. Notez également que le vieillissement peut être préjudiciable dans certains cas. En effet, les arômes peuvent totalement "passer". Le cigare est comme vidé de sa substance, certains le qualifient de "lessivé". C'est la raison pour laquelle, en général, les cigares puissants et très aromatiques vieillissent mieux que les autres car avec le temps ils s'expriment différement mais garde une superbe prestance que beaucoup recherchent.

7. Comment faire vieillir ses cigares.
Une cave stable (hygrométrie et température) faiblement exposée aux courants d'air est l'endroit idéal pour stocker des quantités importantes sur de longues périodes (en la matière Min Ron Nee préconise des périodes dépassant parfois les vingt ans, mais rien n'est prouvé en terme de bienfait). Dans d'autres cas, la jarre et tout type de bocal parfaitement hérmétique font parfaitement l'affaire comme "accélérateur" du vieillissement à condition de l'ouvrir régulièrement. En effet, le stockage dans un environnement totalement hermétique sur-expose les cigares à l'humidité et l'exposition à l'air active le processus (l'oxygène joue un rôle important dans le vieillissement), les capes deviennent grasses, les arômes explosent. C'est du bonheur. Mais ce dernier procédé est valable pour de courtes périodes (6 mois - 1 an) car au delà la moisissure peut considérablement endomager les cigares.

8. Où trouver des cigares vintage?
- Chez certains civetiers qui aiment conserver des boîtes qu'ils reservent souvent à leurs bons clients. Ils se peut également qu'un distributeur remette parfois sur le marché de vieilles boîtes (phénomène rarissime).
- Chez de petites civettes qui ont une clientèle épisodique qui a tendance à consommer toujours les mêmes vitoles. Dans ce cas il est possible que ce genre d'endroit dispose d'un stock "dormant" qui fera votre bonheur.
- Chez vos amis amateurs qui pratiquent le vieillissement.
- Aux enchères (interdites en France sur les produits du tabac) de grandes maisons du type Sothbys ou Christies. Les prix sont alors exhorbitants car fixés par les plus offrants.

Attention toutefois à ne pas succomber à la mode du vieillissement. Fiez vous avant toute chose à votre goût. En plus, selon l'humeur, un bon cigare frais peut être un régal, aucun dogme en la matière ne prévaut. Toutefois, puisque votre goût est amené à évoluer dans le temps, mettez toujours quelques boîtes de vos vitoles préférées de côté ... quelques longs mois plus tard votre bonheur sera immense.

Merci de laisser à la suite de cet article vos commentaires et impressions personnelles. Elles m'intéressent et serviront à mieux cerner le processus du vieillissement qui est bien souvent le fruit de l'expérience bien plus que de la science.

22 novembre 2004

Confection d'un cigare

La fabrication d’un cigare est un travail d’orfèvre, une confection minutieuse, qui requiert des gestes précis, un concerto en plusieurs mouvements qu’aucune machine au monde ne peut réaliser à l’identique. D'ailleurs un cigare "machine" est faussement parfait pour les amateurs de cigares (tirage trop aisé, manque de personnalité, poids trop léger en général).



Un bon cigare ne peut être élaboré qu'avec d'excellents tabacs. La région qui produit les meilleurs tabacs au monde s'appelle la Vuelta Abajo dans la région de Vinales (cf. photo ci-dessus) et son triangle d’or est délimité par les villes de Pinar del Rio, San Luis et San Juan Y Martinez. Cette région est située à quelques 200 km de la Havane, au Nord de l'île de Cuba.



Tout débute par la sélection des feuilles, opération déterminante dans la qualité finale du cigare. Les plants de tabac (cf. photo ci-dessus) sont élevés soit en plein soleil ("tabaco de sol") soit sous-serre de coton(“tabaco tapado”). Ces derniers sont particulièrement “chouchoutés”. En effet, les belles et larges feuilles serviront à confectionner la cape des vitoles. Cette fameuse enveloppe extérieure qui protège le cigare fait l’objet d’un casting rigoureux car c’est elle qui, à l’instar de la robe du vin, séduit l’oeil et le toucher du fumeur à la recherche de la vitole magique (bien qu'il se dise que cette dernière n'impacte quasiment pas le goût délivré par le cigare, i.e. 3% du goût serait imputable à la cape). Les capes poussées sous abri sont classées par couleur ligero (clair), viso (luisant), amarillo (jaune), medio tiempo (moyen) et quebrado (brisé). Les feuilles issues des plants qui ont poussé au soleil et qui serviront à constituer le corps du cigare sont réparties en volado, seco, ligero et medio tiempo. Les feuilles ligero sommitales ont un parfum très puissant, les seco données par la partie médiane sont plus légères et plus aromatiques aussi et les volado de la partie inférieure sont utilisées pour faire du volume et améliorent la combustion. Un cigare mal rempli, i.e. de façon non homogène est qualifié de "fofo".

Une fois récoltées, les feuilles sont mises au séchage dans la ferme ou "vega" du vegueros (cf. ci-dessous). Humidité et température sont fréquemment contrôlées.



Ensuite, les feuilles de tabac récoltées et séchées vont subir un processus essentiel : la maturation. Cette étape se passe dans un établissement dédié au traitement des feuilles, la "casa del tabacco", et ne se fait jamais sur le lieu de récolte des feuilles de tabac. Les "vegueros" envoient en effet leur production dans ces établissements. A leur arrivée, les feuilles sont humidifiées (cf. ci-dessous) et triées. L'opération de triage est essentielle et est appelée l'"escogida". Les feuilles ne sont plus jamais mélangées à partir de ce stade. Chaque ballot est traité avec des feuilles de même catégorie. C'est primordial.



Cette phase de périodes alternées d’humidification et de séchage doit permettre à chaque feuille de concentrer ses arômes tout en se libérant de l’ammoniaque naturellement présent dans les feuilles. Sur la photo ci-dessous, la porte qui isole la pièce dans laquelle on fait perdre aux feuilles de tabac la grande majeur partie de leur ammoniaque (elle est ravagée tant l'ammoniaque a des propriétés corrosives).



Le bon déroulement de ce processus très rigoureux donne aux tabacs tout leur potentiel. Les feuilles arrivées à bonne maturation passent alors par la phase d’écotage ou "despalillo", opération qui consiste à ôter la nervure médiane des feuilles. Conditionnées en balles ou "yagua" bien identifiées (cf. ci-dessous), les feuilles sont envoyées à l'entrepôt central ou "almacen" pour y être ensuite acheminées dans chaque "fabrica de tabaccos" en fonction des choix des "jefe" ou maîtres de liga. Les feuilles sont alors aérées, défroissées et lissées avec soin et légèrement humidifiées. Après une phase de repos, les feuilles passent entre les mains des écoteuses qui les trient par taille et couleur avant de les acheminer en bout de chaîne aux “torcedors”, les rouleurs.



Si le peuple des “Vergueros” (j’en fut un ! lol) a pour mission de préparer les feuilles de la récolte au séchage, il incombe aux “torcedors” ou cigariers de rouler les différentes feuilles pour former le cigare définitif (ses outils sont très rudimentaires et pourtant bien suffisants, cf. ci-dessous).



Entre les mains expertes de ces manipulateurs de génie, le cigare va prendre forme. Après une période de formation en école (au sein de chaque fabrique), chaque rouleur est spécialisé dans un type de cigare dont il connaît sur le bout des doigts la taille, le diamètre. Une fiche propre à chaque vitole lui indique le mélange approprié pour confectionner un cigare particulier (seul le maître de liga ou "jefe" élabore la fameuse "ligada", le mélange subtil qui fait la spécificité de chaque vitole). Aidé de la “chaveta” (petite lame aux extrémités acérées), le “torcerdor” entreprend le façonnage du cigare. Il dispose de cinq tas de feuilles différentes : la cape, la sous-cape qui sert à retenir la tripe elle-même composée de trois tabacs différents, à savoir le “ligero” qui confère la puissance aromatique, le “volado” à la texture épaisse assurera pour sa part une bonne combustibilité, enfin, le “seco” plus chargé en arômes qui apporte aux cigares toute la finesse gustative. La tripe assemblée, le torcedore la roule dans la sous-cape avant de mettre l’ensemble sous un moule. Puis vient la pose de la cape en enroulant la feuille du pied du cigare jusqu’à sa tête. Cette dernière sera fermée par une pastille prélevée à même la cape. Sa pose (à l’aide d’une colle naturelle et sans aucune propriété gustative) est délicate et requiert une grande expertise (une construction irréprochable laisse entrevoir les « trois tours » nécessaires pour bien poser cette pastille). Quant au tabac qui dépasse côté pied, il sera coupé net à la guillotine.

Un bon torcedor peut rouler jusqu’à cent cigares par jour (soit deux roues de 50 cigares, cf. photo ci-dessous). Pour éviter les défauts, des échantillons de la production (identifiés pour chaque rouleur) sont prélevés et testés par une équipe de contrôle qualité. Sont étudiés : la qualité visuelle et les qualités de tirage afin que chaque cigare produit répondent à un cahier des charges exigeant. Les produits jugés non conformes sont mis à la disposition des torcedors (femmes et hommes) qui peuvent ainsi travailler en fumant. Ce qui signifie qu’en théorie, aucune retouche n’est possible.



Il existe bien sûr des cigares usinés mais aucune cape ne peut résister à ce traitement. Aussi, a-t-on recours pour ce type de produit à des feuilles plus épaisses, plus grossières et dont la finesse aromatique n’a plus rien de commun avec les cigares fait main.

LVM (retour d'expérience d'un voyage à Cuba dans la province de Pinar del Rio + merci à Karim et JM Haedrich pour m'avoir indiqué les quelques termes utilisés par les "pros" de cette merveilleuse filière du tabac)

Poème : une vitole à Cuba

Fumer un cigare à Cuba ...

Fumer un cigare à Cuba, c’est un merveilleux moment d’ailleurs,
Un goût envoûtant qui vous rempli de bonheur,
Fumer un cigare à Cuba, c’est un ravissement, c’est une faveur,
Un moment à nul autre pareil, d’une rare intensité, d’une incroyable valeur.

J’ai eu la chance de le vivre et vous livre la saveur de mes souvenirs,
Déjà lointains et pourtant si présent comme tous les meilleurs instants.
Je suis heureux comme un gosse à l’idée de tous ces petits temps,
Qui habitent ma mémoire et mon palais de mille et uns plaisirs.

Bien heureux sont les fumeurs à la Havane,
Dorlotés par la bise du soleil et par le sourire des femmes,
Bien heureux sont les fumeurs à la Havane,
De pouvoir s’abandonner ainsi à une si désirable dame.

Mes amis si l’opportunité s’offre à vous, par pitié, ne la laissez pas filer,
Si tel n’est pas le cas, empressez-vous, fissa, de la provoquer.
Pour les autres, les convertis, les gourmands, les bien chanceux,
Nul n’est besoin d’en rajouter, je m’imagine déjà vos sourires de bien heureux.

LVM

19 novembre 2004

Photos de cigares

De belles photos valent autant que de longs compte rendu de dégustation ...



Poème pour une vitole

Alma merci.

En vadrouille dans mon charmant quartier,
Par une journée agréablement ensoleillée,
Sur le pont de l'Alma quelques instants je me suis posé,
Un cigare au bec, l'esprit en goguette, pour un instant volé.

La fumée danse au rythme des courants,
Les embarcations s'exhibent sous mon regard penseur,
Elles se donnent en spectacle comme mon cigare charmeur,
Qui abandonne à la Seine, sa belle cendre blanche, impunément.

Il m'aura donc fallu vivre jusqu'à ce jour,
Pour me délecter de cet instant magique,
Qui fut pourtant suffisamment court,
Pour me permettre de vous le narrer dans ce style allégorique.

LVM

Tableaux


Voici quelques toiles que j'ai peintes en 2001,2002 et 2003 :

(note : les commentaires ont été ajoutés suite à la demande d'un lecteur. Ils peuvent paraître prétentieux mais sont sujets à légéreté. Merci.)


"One human race" - Vision singulière et simple. Une déclinaison de 3 toiles pour lesquelles chaque fond de couleur correspond à la typicité des principales couleurs de peau (rouge, jaune, rose ... le brun manque).


"Sans titre" - Même esprit que la série "One human race". Tableau empreint de simplicité, à la recherche d'une forme équivoque et brute, qui symbolise les basics de la vie, ses contraintes et la joie qu'elle procure aussi.


"La poire" - Aucune inspiration a priori. Un tableau fait comme ça. Le trait est parti et l'envie de produire une forme généreuse qui pouvait offrir une belle surface d'expression. Le trait jaune ... pour l'équilibre que je recherche souvent.


"Sans titre" - Petit tableau qui reprend des thèmes que j'aime bien (la sphère solaire) mais réalisation au fil du pinceau. Aucune construction particulière.


"L'oiseau (jaune)" - Thèmes de la sphère (ici une lune), des formes symboliques, simples, esthétiques pour un tableau à l'harmonie reposante. J'ai voulu jouer sur des contrastes élémentaires et des jeux de matière. J'aime bien cette toile.


"Le porteur (d'eau)" - Une toile construite tant au niveau de l'occupation de l'espace, que des complémentarités des couleurs, les contrastes (jaune/rouge/or/rose). Beaucoup de plaisir lors de la réalisation. Recherche de l'harmonie et d'un bien être visuel.

Vos commentaires sont les bienvenus. Merci.
LVM

... et d'autres toiles.


"Sans titre" - Un tableau qui tranche un peu avec les autres. Mature et élégant. Il est à ma petite femme.


"One humanrace" - Le jaune en tout point identique au rouge.


"L'oiseau (bleu)" - Jeu de couleurs, utilisation de contrastes éclatants. J'ai d'avantage travaillé sur l'expression du sujet. Reprise de la thématique de la sphére. Il s'agit du pendant de "l'oiseau (jaune)". Celui-ci est énérgique là où l'autre est zen.


"Sans titre" - Composition fruit d'une recherche sur de nouvelles couleurs pour moi (le cadre) et des jeux qui m'ont amené à ce résultat final. Pourtant le tableau était pensé avant la réalisation.


"New York" - Une de mes premières toiles, simple, maladroite dans la réalisation mais quel plaisir de jouer avec la matière !!!


(titre oublié) - Un tableau que j'ai aimé peindre. Expression libre, inspiration au fil du pinceau, envie de réaliser des jeux de matières (couteau), des contrastes, des symboles, utilisation de techniques farfelues (tipex, scotch, etc.).


"Le bébé" - Symbolique, simplicité, contraste. Toile qui appartient à une série sur les âges de la vie.


"Sans titre" - Au fur et à mesur de la réalisation, ce tableau me faisait penser (en toute modestie) à l'univers de De Chirico. J'ai joué sur les couleurs pastels a priori peu élégantes. Pourtant une harmonie, une cohérence se détache.


"L'homme et la chèvre" - Même série que le porteur. J'aime les tonalités de cette toile. La composition est étudiée de façon complémentaire avec l'utilisation des couleurs ... pour contenir le vide.


"Sans titre" - Pour s'amuser. Copie d'une chaussure qui depuis a été perdu dans l'avion. Les contrastes que j'aime travailler. Toile gaie, plaisante. Le sujet y est attachant.


"Femme à la plage" - Composition structurée. Ce qui m'a le plus plu est le jeu de matière du sujet principal (qu'on ne voit pas sur la photo).


"Sans titre" - Une toile très simple mais pour laquelle j'ai voulu une forme juste, douce et expressive. Le jeu des contrastes (y compris dans le choix du cadre) met en relief ce désir.


"Beau comme de la couleur" - Photo-peinture sur un panneau en agloméré. Base d'une photo qui m'a marqué.


"L'oeuf" - Toile marquée par la symbolique simpliste en opposition aux jeux de matière et de contraste violent des couleurs (pastel, noir, rouge vif).